Dans ce nouvel épisode de Consulting Insider, Arnaud Caldichoury reçoit Bertrand Baret, COO de Onepoint.
Ensemble, ils reviennent sur la convergence entre stratégie et technologie, le rôle central de l’IA et de la data dans les programmes de transformation, et la trajectoire de croissance ambitieuse du groupe en France et à l’international.Bertrand partage une vision claire du passage à l’échelle de l’IA, des nouveaux modèles de pricing et partenariats, et des leviers organisationnels pour rester compétitif dans un secteur en pleine recomposition.
Au programme :
Cet épisode s’adresse aux associés, dirigeants et leaders du conseil, de l’audit et des ESN qui souhaitent anticiper les mutations du secteur, adapter leurs modèles et capter les relais de croissance de la transformation digitale et de l’IA.
Bonne écoute !
Dans cet épisode de Consulting Insider, Bertrand Baret, Directeur Général de Onepoint, partage sa vision d’un monde du conseil en pleine mutation. Après près de vingt ans chez Bain et EY, il rejoint Onepoint, séduit par son modèle unique où stratégie, business et technologie se mêlent intimement. À travers son parcours et ses convictions, il dévoile comment l’essor de la data et de l’intelligence artificielle rebat les cartes du secteur et ouvre une nouvelle ère pour les acteurs “tech native”.
Ingénieur de formation, Bertrand a bâti sa carrière dans le conseil en stratégie avant de rejoindre Onepoint, une entreprise fondée par David Layani et animée par une culture profondément entrepreneuriale. Ce qui l’a convaincu : une organisation horizontale, bienveillante et intégrative, capable de faire cohabiter des experts techniques et des profils de conseil dans des équipes unifiées.
Onepoint atteint aujourd’hui 500 millions d’euros de chiffre d’affaires et près de 4 000 collaborateurs. Cette ascension illustre une philosophie forte : faire du conseil non plus un enchaînement de silos, mais un écosystème où la technologie devient le cœur battant de la transformation des entreprises.
Pour Bertrand, le conseil vit un tournant majeur. Il y a dix ans, les projets suivaient une logique séquentielle : d’abord la vision stratégique, puis l’organisation, et enfin la technologie. Aujourd’hui, la tech est devenue le point de départ.
Les transformations digitales, l’IA et la data s’imposent au centre des réflexions stratégiques. Une grande banque française, raconte-t-il, a récemment choisi Onepoint non pas pour sa compétence business, mais pour sa maîtrise technologique dans la réinvention de sa banque digitale. “Nous sommes passés dans un monde où disrupter les disrupteurs est devenu stratégique”, résume-t-il.
L’ambition de Onepoint est claire : multiplier par dix son chiffre d’affaires en dix ans. Le plan de route repose sur quatre piliers :
Selon Bertrand, nous entrons dans une deuxième révolution digitale, après celle des années 2000.
Aujourd’hui, 80 % des missions de Onepoint concernent des sujets liés à la data et à l’intelligence artificielle. Les entreprises ont mené des centaines de POC — souvent sans suite — et cherchent désormais à identifier les 10 à 30 projets majeurs capables de transformer réellement leurs opérations.
L’IA ne se limite plus à la vitrine des slides : elle devient un levier opérationnel, présent dans les systèmes, les processus, la conformité et même la modernisation du code.
Bertrand cite l’offre “One Migration”, qui permet grâce à l’IA de traduire du code legacy (COBOL) vers des langages modernes, un marché colossal pour les grandes banques.
La réussite de l’IA, rappelle-t-il, repose d’abord sur les équipes humaines.
Pour chaque euro investi dans les use cases, il faut en consacrer deux à la donnée et sept à la transformation des modèles, à la formation et à la conduite du changement.
“Tu peux avoir les plus belles IA du monde, si tes équipes ne savent pas prompter, tu n’en feras rien”, insiste Bertrand. L’adoption, la montée en compétences et la pédagogie sont donc au cœur de la réussite des projets IA.
Les hyperscalers et les éditeurs ne sont pas des adversaires, mais des partenaires naturels.
Onepoint les aide à traduire leurs solutions en impact métier concret. Cette complémentarité vaut aussi pour les créateurs de LLM comme Mistral : “Ils déploient la technologie, nous transformons les organisations qui l’utilisent.”
L’avenir du conseil passera ainsi par une nouvelle répartition des rôles entre éditeurs, intégrateurs et cabinets de transformation.
Onepoint applique l’IA à son propre fonctionnement.
Des agents internes automatisent déjà l’analyse d’appels d’offres, la lecture de contrats ou le tri de CV. Ces outils améliorent la productivité tout en offrant un terrain d’expérimentation concret.
Le cabinet prépare même un test IA obligatoire pour tous les recrutements, preuve que ces compétences deviennent fondamentales.
À terme, Onepoint veut industrialiser cette approche “asset-based”, en développant des briques réutilisables et commercialisables auprès de ses clients.
Si la conjoncture reste incertaine, les signaux sont encourageants : reprise des investissements depuis l’été 2025, croissance anticipée à 13–15 % pour l’année prochaine.
Bertrand voit dans l’essor du freelancing une évolution complémentaire plutôt qu’une menace : les indépendants répondent à des besoins spécifiques, tandis que les grands programmes de transformation continueront de reposer sur des structures intégrées.
Cet épisode de Consulting Insider illustre la conviction de Bertrand : l’intelligence artificielle n’est pas une révolution technologique, mais une transformation civilisationnelle pour le conseil.
En intégrant la tech au cœur du business, Onepoint veut redéfinir la manière dont les entreprises se transforment — et prouve qu’aujourd’hui, conseiller, c’est aussi coder.